Plusieurs de leurs chansons rendent hommage à la femme, y compris poilue : « J’aime ton courage, tes doigts, tes poils sous les bras » (Femme mûre). Voir aussi Comme les filles ou encore Raconte la suite, extraites de leur dernier album. Nous avons interrogé Franck, chanteur des Marcel :
« Aujourd’hui on a peur du corps. Le poil devient prohibé et on ne peut même plus sentir une petite odeur. En quoi le poil est-il disgracieux ? Moi, si je fais l’amour avec une fille qui a un sexe non épilé, je n’ai pas la sensation de coucher avec Maradona ! » Quand on lui demande ce qu’il pense du gel qui tend la peau des testicules, afin de mieux les raser, il éclate de rire : « Y a des chevaliers de l’extrême quand même ! Ça fait peur. Cette quête du corps neuf, parfait, dénué de son essence animale, poils ou odeurs, ne milite que pour “l’autocentrage” et l’oubli de soi paradoxalement. Cela ressemble à la politique menée aujourd’hui où pas un poil, justement, ne doit dépasser ! On évite d’exposer ses sentiments, on est préoccupé par “que vais-je laisser comme souvenir ?” Et le plaisir là-dedans, où se trouve-t-il ? La relation sexuelle n’est pas un don à l’autre, c’est un échange, pas de la gymnastique esthétique. En quoi ce monde sera-t-il meilleur lorsque plus aucun effluve ne sortira de nos corps imberbes ? Bon, je ne demande pas qu’on sente le poney non plus… à moins de vouloir faire jockey ! »
CD – Bon chic, bon genre,
Site http://www.marceletsonorchestre.com :
dates de tournée et questions sur les filles à mourir de rire !
Publié dans Causette #3 – Juillet/Août 2009.