Bon sang de bois ! finira-t-on enfin par admettre que nous sommes tous mortels, et ce… pour l’éternité ? Je sais bien, comme le dit Woody Allen, que « l’Éternité c’est long, surtout vers la fin ». Ben oui ! mais c’est comme ça.
On n’arrive toujours pas, depuis des millions d’années, à s’habituer… Pourtant, quand faut y aller… On tente bien des trucs pour reculer l’instant fatal : chirurgie du rajeunissement, petites pilules à la DHEA, graines de pamplemousses. Oui, on vit plus vieux qu’avant, mais… on meurt encore. Scandaleux ! Alors, on se tourne vers toutes sortes de croyances : on se prend à croire à une vie éternelle, soit « là-haut » au paradis, soit en se réincarnant en vache (tu parles d’une vie !). Ou on s’accroche à la science, on guette les études des Near-Death Experience (toujours rien !), on se fait cryogéniser, des fois que, dans mille ans, on nous dégèlerait comme un mammouth.
Apparaît cependant une alternative très branchée : l’immortalité virtuelle (voir « La mort en 2.0 »). Il est désormais possible d’envoyer des « coucous » de l’au-delà. L’enfer est pavé de bonnes intentions, car je ne suis pas certaine que ça fasse très plaisir aux vivants de continuer à recevoir des nouvelles du défunt tout au long de leur vie ! Comme si on avait besoin de souffler sur les braises du chagrin.
Et puis il y a ceux qui n’ont aucun désir d’immortalité, mais alors, pas du tout ! Soit ils ont appris à vivre en paix avec l’idée de l’inéluctable, soit ils veulent en finir avec la souffrance, trouver la paix (voir « Faudra pas me laisser comme ça »).
Le marché de la mort, en tout cas, se porte bien. Celui des pompes funèbres pèse 2,3 milliards d’euros par an 1. Quant à celui dédié à nos compagnons à quatre pattes, il est en pleine expansion. Ben oui ! Nougat, qui, le bienheureux, n’a jamais eu peur de mourir, a bien mérité de laisser une trace indélébile (voir « Requiem pour un chien »). Décidément, les vivants ne manquent pas d’idées pour les morts ! So cute !
Dossier réalisé en collaboration avec Anne-Laure Pineau, Julia Pascual, Adélaïde Robault.
Publié dans Causette #29 – Novembre 2012